My friend Lauren’s delightful debut novel begins with some reasons why a person might flee their comfortable life in New York to experience one that is more alienating and unfathomable and rich and gratifying in Venice. You could imagine that Venice, as a place, might be too much a "museum" for that to happen, but Lauren’s book shatters that idea and takes the story to places you don’t expect (there is a mysterious Croatian woman, a hidden synagogue). The book is also set apart by its polyglot author (you will find English, Italian, French, Croatian, and Hebrew in here), and the unique situation in which it was published: It was written in English but is available only in French for the moment (an honor, as Anne Marsella points out).
For more background on the book, see this interview with Lauren in Bookslut.
Je suis allée à Venise car je voulais vivre comme je l’entendais.
J’y suis allée car Venise sombrait, comme moi, et que sombrer dans une ville comme New York, ou tout le monde ne pense qu’à s’élever, m’était devenu insupportable.
Quand, lors d’un diner dans un restaurant sans ame du Village, j’ai annoncé mon projet de m’installer un an à Venise pour ma these, mes amis ont balayé l’idée d’un revers de main: “Comment peux-tu avoir envie de vivre dans un musée? Il n’y a rien à faire à Venise! Il n’y a que des touristes, des fresques et des canaux putrides!” m’ont-ils répondu pour y avoir flané une semaine. “On ne peut meme pas y acheter du pain, on n’y trouve que des masques et du verre de Murano!” Venise ne comptait pas pour eux. Ils ne songeaient qu’au prochain événement à la mode, qu’à la sempiternelle nouvelle vodka, la nouvelle emission de téléréalité, le dernier article du magazine New York sur les hedge funds les plus audacieux, les plus jolie maisons de campagne ou les meilleurs chirurgiens esthétiques. Je suis allée à Venise car je voulais m’éloigner de leur bulle.